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Le « burn out »

Le 28 mai 2015

Qu’est-ce que le « burn out » ?

Dans sa traduction littérale, le « burn out » est une souffrance signifie se brûler, s’user à force de travailler. Le terme de « burn out » est conceptualisé par Bradley en 1969 et désigne toutes personnes souffrant d’un grand stress en lien avec son travail. Dès les années 70, le Japon reconnait le « burn out » comme étant une maladie professionnelle. En 1974 avec Freudenberger, cette acception prend un sens phénoménal et signifie aux yeux de la communauté scientifique, une accumulation de stress qui nous est imposée ou que nous nous imposons nous-même. C’est face à un trop plein d’exigences que nous sommes contraint à nous dépasser, nous surpasser jusqu’à un total épuisement auquel nous ne pouvons plus faire face. Survient alors l’effondrement qui s’exprime comme la souffrance d’un sentiment de vide, une grande fatigue, la perte de l’estime de soi, des difficultés de sommeil et de l’appétit. La relation à l’autre devient difficile, voire inexistante, la personne souffrant de « burn out » devient indifférente à son entourage proche, stressée, éprouve une impossibilité à ressentir des sentiments pour autrui et adopte un fonctionnement de robot totalement déshumanisé. Le travail devient une source d’anxiété où l’activité professionnelle n’est plus satisfaisante et le salarié peut alors éprouver des trous de mémoire, des difficultés à se concentrer, voire pleurer pendant des heures sans savoir pourquoi ou encore craquer au moindre reproche ou brimade d’un supérieur hiérarchique. Toute souffrance liée à un « burn out » ne doit pas être banalisée car dans son stade ultime, elle peut conduire au suicide. Au-delà de la dimension psychique, le « burn out » affecte la sphère somatique, cela se traduit par des migraines, des ulcères et plus grave, des AVC (accident vasculaire cérébral), des infarctus du myocarde… donc conduire à la mort.

Pourquoi le « burn out » ?

Je pense pouvoir affirmer que le « burn ou »t est une maladie relativement nouvelle qui ne peut être étudiée hors du contexte sociétal qui la détermine. En effet, depuis le XIXe siècle l’organisation du travail à profondément évolué. Tout d’abord sous l’impulsion de Taylor qui organise le travail en dissociant les tâches pour optimiser le rendement en usine. C’est le début du travail à la chaîne avec son lot de surveillance et de souffrance accrues qui réduisent l’individu à un geste répétitif interdisant toute flânerie, l’injonction est « travailles et tais-toi », c’est le début du stress au travail. Puis en 1908, avec Ford, l’ouvrier n’est plus libre de ses mouvements, il lui est désormais interdit de bouger, la pièce à usiner vient à lui, la politique de production intensive vient de naitre. En outre, pour Ford l’ouvrier qui travaille pour lui est aussi un potentiel client, celui qui va acheter les voitures qu’il produit, en résumé, c’est « travailles, tais-toi et consomme ». L’individu n’est plus désormais maître de ses désirs, il devient à la fois le producteur et le consommateur du bien qu’il a réalisé. Nous remarquerons d’ailleurs que la langue française le signifie exactement avec le terme de consommateur que nous pouvons entendre comme une injonction qui nous conditionne soit « con sot et mateur ». Tout est là, dans le mot. Karl Marx avec « Le capital » parlera d’aliénation au système capitaliste haranguant que « l’ouvrier consomme ce qu’il produit, oubliant qu’il est lui-même producteur de sa richesse », c’est cela l’aliénation au sens marxiste du terme. Cette aliénation nous conditionne à la performance, la compétition, aliénés que nous sommes à des objectifs tous surévalués qui nous laisse vidé de notre substance en état de grand stress ; de parfaits petits soldats dépendant d’une consommation de masse qui atteint notre être le plus profond. Nous sommes asservis à notre travail qui aujourd’hui n’est plus épanouissant créant ainsi un manque, un vide, une souffrance à nous même que nous compensons par des achats futiles et inutiles, remplissant le vide de notre existence. Nous sommes bien loin, hélas de ce que Descartes a exprimé dans son « Discours de la méthode » en 1637 par cette affirmation « Je suis, j’existe » qui de nos jours apparait davantage comme une injonction « je suis, je consomme ». Ce détournement de l’être opère une confusion de « l’avoir » et « l’être » qui n’est pas sans conséquence sur notre santé psychique comme somatique. Or, ne l’oublions pas, ce qui détermine notre bonne santé est avant tout un bon équilibre entre la satisfaction de nos désirs et la nécessité de travailler pour assouvir nos besoins élémentaires. Malheureusement les techniques de management, la logique du chiffre, la non reconnaissance de nos performances, les cadences de travail de plus en plus effrénées nous poussent à produire et produire jusqu’à l’épuisement et au « burn out ».

Que faire quand nous sommes en burn out ?

La prise en charge d’un patient souffrant d’un burn out est pluridisciplinaire, elle concerne le médecin, l’avocat et le thérapeute. Le médecin pour une prise en charge somatique et la prescription d’un arrêt de travail, l’avocat pour étudier les possibilités de recours juridique et éviter toutes démarches procédurières menaçant la sécurité professionnelle du salarié. Le thérapeute pour un accompagnement et une prise en charge psychique permettant au patient une distanciation avec le conflit pour lui permettre de se retrouver en pensant à lui-même, en dehors du système social. Il s’agit là de mettre en œuvre les principes de la psychothérapie exposés ailleurs sur mon site.